Situation de départ
Depuis trois ans, j’enseigne les sciences dans deux classes de 11VG à l’établissement Isabelle de Montolieu, et la sensibilisation de mes élèves à l’écologie me tient beaucoup à cœur. Lorsque ma collègue m’a proposé de participer à une intervention d’eCO2profil, j’ai été donc tout de suite partante. Ceci était malgré le fait que le programme en sciences est très chargé, et malgré mes doutes qu’un projet ambitieux tel que ceux présentés sur le site Internet d’eCO2profil soit réalisable avec mes classes.
Motivations
- Inquiétude quant au réchauffement climatique
- Responsabilité en étant enseignante de sciences en secondaire 1
Recherche d’idées
Après l’intervention d’eCO2profil, les classes ont décidé un projet d’économies d’électricité (classe 11VG/03) et l’organisation d’une friperie dans le cadre d’un festival à notre collège en mai (classe 11VG/01).
Malheureusement, ces projets n’ont pas pu être réalisés, en raison d’un manque de temps suite à la grève des enseignants vaudois et de motivation du côté des élèves.
En envisageant un projet à court terme qui demande moins d’investissement de la part des élèves, nous avons eu l’idée de planter un arbre aux alentours de notre collège. Le responsable du service des parcs de la ville de Lausanne m’a informé que cela serait tout à fait possible, et c’est la ville même qui viendrait planter, mais que cela doit se passer plus tôt dans l’année, au début du printemps. Le projet le plus facilement réalisable consistait à la fin à organiser des activités de sensibilisation dans la salle de classe, pendant des périodes régulières de sciences.
Définition du projet et objectifs
Il s’agit d’un projet de sensibilisation pour les 36 élèves de deux classes du collège Grand Vennes. Nous avons réalisé un quiz sur le réchauffement climatique avec un compteur d’électricité comme premier prix, suivi par un barbecue sans viande, avec des saucisses, des nuggets et des desserts véganes.
L’objectif était d’une part de revoir les informations qui ont été transmises lors de l’intervention d’eCO2profil, pour que les élèves les retiennent après avoir quitté l’école obligatoire, d’autre part de démontrer que manger végane est faisable.
Planification du projet
Les étapes les plus importantes étaient:
- Acheter de la nourriture végane et les prix : 27-29 mai
- Préparer le quiz : 28-29 mai
- Réserver et installer le beamer : 29 mai
- Préparer le matériel pour le barbecue : 29 mai
Mise en œuvre concrète
Les activités de sensibilisation se sont déroulées le mardi 30 mai, le matin de 10h25 à 11h10 et l’après-midi de 13h50 à 15h25. C’était mon dernier jour d’enseignement dans les classes concernées. Dans une des deux classes, nous n’avons que pu réaliser le quiz car nous avons seulement eu une période à disposition. Dans l’autre, nous avons d’abord fait le quiz, et ensuite nous avons préparé le « barbecue » dans la salle de sciences.
Rapport du projet
Les élèves ont bien participé au quiz, mangé toutes les grillades et apparemment apprécié la nourriture végane, surtout les desserts.
À part le problème que nous avons dû renoncer aux projets ambitieux du début, le projet final a bien marché.
Bien que doutant du projet lors de son lancement, c’était à la fin une bonne idée de gâter les élèves. L’atmosphère dans les classes était détendue et j’ai pu parler de la problématique climatique sans que les élèves ferment tout de suite leurs oreilles. Les élèves semblaient aussi avoir retenu quelque chose de l’intervention eCO2profil, puisqu’à la question exemple du quiz de la page 7, les deux classes ont cité toutes les mesures de réduction d’émission de gaz à effet de serre dont on avait parlé.
Je pense que le manque de motivation est un problème général des projets scolaires en lien avec le réchauffement climatique. Quand j’ai présenté les résultats du bilan CO2 et expliqué que tel ou tel comportement avait tel ou tel impact climatique, un élève m’a répondu qu’il a l’impression qu’on culpabilise les jeunes alors que ce sont les générations précédentes qui sont responsables pour le désastre. Il a en partie raison. Du coup, je ne pense pas qu’on peut toujours prévoir que les jeunes se sentent responsables de la sensibilisation de leur entourage à la problématique du réchauffement climatique.
Il est de surcroît possible que le deuxième semestre dans la 11ième année en voie générale ne soit peut-être pas le meilleur moment pour un tel projet. Il s’agit d’une phase clé pour le futur personnel des élèves, ils doivent se concentrer sur leur choix de métier et n’ont peut-être pas l’esprit assez libre pour s’occuper des problèmes environnementaux.
Autrement, j’ai vu que les élèves ont été très attentifs lors de l’introduction du projet par les collaboratrices de eCO2profil. Je pense que le fait qu’une personne externe et non leur enseignante habituelle viennent dans leur classe les a rendu curieux, et que la présentation PowerPoint ainsi que le sujet leur parlent.
Dans mes futures classes, j’aimerais de nouveau organiser une intervention semblable par rapport au réchauffement climatique, en faisant très attention à ce que les élèves ne se sentent pas culpabilisés, et en me contentant des projets de sensibilisation amusants au sein de la classe.
L’actuel projet CO2 est évidemment terminé pour les élèves qui quittent l’école, mais j’ai l’espoir de le continuer avec les environ cinq élèves des deux classes concernées qui redoublent et restent encore une année à l’établissement de Montolieu. J’aimerais réaliser l’idée de plantation d’un arbre avec ces élèves et les inviter à une excursion au glacier d’Aletsch.